dimanche 1 octobre 2017

Les amis de Maurice Denis de Saint-Germain-en-Laye

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hebergement d'image Une journée découverte du Tardenois avec la Société des amis de Maurice de St-Germain-en-Laye

Journée en Tardenois - Sur les pas de Maurice Denis

Les visites seront menées par Fabienne Stahl, spécialiste de l'œuvre de Maurice Denis et Clémence Gaboriau, doctorante en histoire de l'art, avec la participation de de Xavier de Massary, arrière-petit neveu de Paul Claudel et arrière-petit fils d'Etienne Moreau-Nélaton - artiste et grand collectionneur, ami de Maurice Denis et de Madeleine Rondin, présidente de l'association « Camille et Paul Claudel en Tardenois ».

Programme de la journée

7h30 : Départ Saint-Germain-en-Laye
10h30 : Arrivée à Fère-en-Tardenois
Visite de l'église Sainte-Macre et de ses vitraux, réalisés par Maurice Denis en 1923-1924, remis à l'honneur récemment ?
11h30-12h30 : Arrêt aux halles de Fère-en-Tardenois puis à la ferme de Combernon où seront évoquées les illustrations de Maurice Denis pour L'Annonce faite à Marie de Paul Claudel et notamment le voyage que firent le peintre et le poète en Tardenois.
12h30-14 h : Pause déjeuner au Restaurant de la Vallée à Brécy
14h30 - 15h30 : Parcours dans la Hottée du Diable
Les blocs de grès du Geyn, aussi nommé la « Hottée du Diable » forment un affleurement géologique assez surprenant dans la région. Site privilégié de l'enfance de Camille et Paul Claudel, ils y puissent chacun l'inspiration pour leurs œuvres. Lieu d'importance dans L'Annonce faite à Marie, Maurice Denis reproduit certaines de ces roches étonnantes dans ces illustrations pour la pièce.
16h : Villeneuve-sur-Fère
Visite de la maison natale de Paul Claudel, qui connaît actuellement un vaste chantier de rénovation pour donner naissance à un lieu d'évocation de la carrière des deux artistes (ouverture prévue à l'automne 2017). Cette visite sera commentée par Madeleine Rondin.
Visite des extérieurs de la maison de famille des Claudel, située en face de la maison natale, où Paul Claudel aurait écrit certaines de ses plus grandes œuvres.
17h : La Tournelle
Visite des extérieurs de la maison de famille des Moreau-Nélaton, située au cœur du bois de Coincy et de l'atelier de poterie du collectionneur, qui fut également artiste.
18h : Retour vers Paris

Autoportrait de Maurice Denis en saint Luc, verrière de l'église Sainte-Macre, Fère-en-Tardenois 1924

L'église Ste-Macre de Fère-en-Tardenois

Endommagée lors de l'offensive franco-américaine de l'été 1918, l'église Sainte-Macre de Fère-en-Tardenois est classée monument historique en 1920. Sa restauration, engagée sous la direction de l'architecte Jules Tillet, sera achevée en 1936.
Etienne Moreau-Nélaton suit de près l'évolution du chantier et finance une part importante des travaux architecturaux et des décorations, poursuivant une tradition familiale, son père et son grand-père, collectionneurs de peintures avant lui, ayant déjà, par le don de nombreux tableaux, statues et
vitraux, contribué à la transformation du lieu en un véritable musée. Les vitraux financés par son grand-oncle Frédéric Moreau, ont été détruits pendant la guerre.

La verrière commémorative

Le 11 mai 1918, Etienne Moreau-Nélaton perd à la guerre son unique fils Dominique, âgé de 24 ans. Pour remplacer la baie détruite de la chapelle Saint-Louis, il envisage un vitrail commémoratif, qu'il
commande à Maurice Denis au printemps 1923, l'exécution étant confiée à Marguerite Huré. Ce monument aux morts est inauguré le 3 août 1924. Commentaire par l'artiste lui-même :

Au centre, le sacrifice du soldat mort pour la Patrie est représenté dans son achèvement mystique, qui est déjà sa récompense : un ange emporte le martyr vers le Christ dans la gloire, mais c'est le Christ douloureux de la croix qui l'accueille. J'ai donné au soldat la silhouette en quelques traits de Dominique Moreau-Nélaton, afin d'honorer sa mémoire et d'associer le nom des fondateurs de la chapelle avec celui de ses Saints Patrons, représentés sur les parties latérales.
A droite, c'est St Louis, roi de France, combattant l'ennemi héréditaire : un aigle noir qu'on aperçoit
dans les nuages. En bas, devant lui, deux poilus, l'un qui tombe mourant ou blessé, l'autre qui épaule
et tire.
A gauche, St Martin partage son manteau avec un pauvre : ce pauvre est un paysan dont la charrue
brisée gît à côté de lui : un village des pays dévastés se détache sur le ciel, on voit un clocher en
ruines qui rappelle celui de Fère.

LES VITRAUX DU CHOEUR

Les deux verrières des quatre Evangélistes encadrant le retable du choeur (vers 1930).
Celle de droite a été remise en place après restauration dans l'église en octobre 2013.

La commande

En novembre 1923, la paroisse de Fère ouvre une souscription afin de financer la réalisation de verrières figurées dans le choeur, dont les cartons seraient confiés à Maurice Denis déjà chargé du vitrail de la chapelle Saint-Louis. Il lui est demandé de représenter les quatre Evangélistes pour remplacer des médaillons du même thème existants avant la guerre. Maurice Denis conçoit ici une variante des vitraux mis en place dans l'église Notre-Dame de Genève (Suisse) en 1917, avec cette fois - et peut-être à l'initiative de Marguerite Huré - un portrait de l'artiste pour la figure de saint Luc, le saint patron des peintres. Ces vitraux, mis en place en octobre 1924, seront soufflés par un bombardement en 1940.

Les quatre évangélistes


Commentaire par l'artiste, extrait du Bulletin paroissial de Fère-en-Tardenois, décembre 1924 :
Saint Mathieu. Liber generationis Jesu Christi, dit l'inscription. L'emblème, c'est l'homme que j'ai figuré avec des ailes, comme un ange : il montre du doigt le texte que l'Evangéliste est en train d'écrire. Mais l'homme, c'est aussi l'Homme-Dieu qui se dresse crucifié dans le haut du vitrail sur un fond de verdure, un pommier qui rappelle la faute originelle, dont le Fils de l'homme nous a rachetés.
Saint Marc, « la voix qui crie dans le désert ». Le désert est évoqué par un palmier, sous lequel saint
Marc écrit. A ses pieds, le lion rugit, symbole de l'Evangéliste, sans doute à cause du début de son
Evangile qui rapporte la prédication de Jean.
Saint Luc, évangéliste de la Vierge dont on prétend qu'il a peint le portrait ; étant peintre, il est
représenté devant un chevalet. Marie portant l'Enfant divin apparaît dans le ciel. En bas, le boeuf,
emblème de Luc, sacrifié par un enfant, fait allusion au début de l'Evangile qui raconte l'histoire du
sacrifice de Zacharie. Le texte : Magnificat anima mea Dominum, insiste sur la portée mariale de
l'Evangile de saint Luc.
Saint Jean, le plus grec des Evangélistes est devant un temple grec en ruines, pour rappeler que le meilleur de la pensée grecque est passé dans le dogme chrétien. C'est aussi le plus eucharistique. De là, les raisins et le blé qui se trouvent en bas de la composition. Enfin, l'aigle, symbole de l'Evangéliste, plane dans le ciel. Texte : In principio erat Verbum, pour rappeler à quelles hauteurs se meut la pensée de saint Jean.

La redécouverte, le retour à Fère et la restauration (2003-2013)

Déposées en décembre 1941 par l'atelier Gruber, stockées dans des caisses à même l'église, ces verrières sont transférées à Paris. Au moment de la création du dépôt des Monuments Historiques en 1955, est posée la question du sort de ces oeuvres ; une nouvelle création est finalement confiée l'atelier rémois de Jacques Simon. L'existence même de ces caisses sera oubliée jusqu'à ce que, en 2003, le croisement des archives familiales de Maurice Denis et des listes d'inventaire des Monuments Historiques conduise à exhumer ces panneaux de l'église de Fère. Un constat d'état demandé par la Ville en 2008 permet d'évaluer l'étendue des dégâts dus à la bombe tombée à proximité du choeur : la verrière au Sud a été relativement épargnée, une restauration peut à nouveau être envisagée. Fragment de la lancette de saint Matthieu Puis enchaînement des événements : rapatriement des caisses à Fère, redécouverte des têtes de lancette dans les greniers du presbytère !, restauration par les ateliers Berthelot (facilitée par l'existence descartons à échelle d'exécution, conservés dans les réserves du musée départemental Maurice Denis de Saint-Germain-en-Laye) et réingration dans l'église sur des caissons lumineux.

Etienne MOREAU-NELATON (1859-1927)

Issu d'une famille fortunée imprégnée d'art - fils d'Adolphe Moreau, conseiller d'Etat et de Camille Nélaton - il fut à la fois peintre, céramiste, écrivain d'art, historien et collectionneur. A la suite de son grand-père et de son père, il réunit une exceptionnelle collection de tableaux romantiques et de l'école de Barbizon, complétée de plusieurs chefs-d'oeuvre de l'impressionnisme et des écoles modernes, ainsi Le jeu de volant de Maurice Denis. En 1906, il fit don à l'Etat d'une centaine d'oeuvres majeures de sa collection, avec en particulier Le déjeuner sur l'herbe d'Edouard Manet et Les coquelicots de Claude Monet aujourd'hui au musée d'Orsay. Auteur de nombreux ouvrages, d'histoire et d'histoire de l'art, on lui doit d'importantes monographies d'artistes, en particulier sur Delacroix, Corot, Manet ou Millet.
A sa mort, il légua au musée du Louvre et à la Bibliothèque nationale la totalité de sa documentation d'historien et une collection inestimable de plusieurs milliers de dessins, autographes et gravures des plus grands maîtres du XIXe siècle. Il passa sa vie entre Paris et sa propriété de La Tournelle non loin de Fère-en-Tardenois.

Maurice DENIS (1870-1943)

Personnalité complexe aux talents multiples, il fut non seulement peintre et théoricien, mais aussi critique et historien d'Art, décorateur, peintre verrier, graveur, illustrateur, pédagogue.
Talent précoce, Maurice Denis se fit connaître autour de 1890 comme théoricien des Nabis, un groupe de jeunes artistes issus de l'Académie Julian, comprenant notamment Paul Sérusier, Paul Ranson, Edouard Vuillard et Pierre Bonnard. Ses ambitions de peintre de muraille se manifestèrent dès ses débuts et il reçut de nombreuses commandes de décorations, d'abord privées, puis publiques - on citera spécialement la coupole du théâtre des Champs-Elysées à Paris en 1912. C'estl'année où il publia ses Théories, qui connaîtront un large écho dans le monde de l'art.
En 1914, il acheta Le Prieuré à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) qui sera sa demeure jusqu'à sa mort, et deviendra en 1980 le musée départemental Maurice Denis, internationalement connu pour ses collections et son riche centre de documentation.
Au lendemain de la guerre, celui qui avait créé avec George Desvallières les Ateliers d'art sacré en 1919, vit enfin se concrétiser son rêve de devenir décorateur d'églises, domaine auquel il va alors consacrer l'essentiel de son énergie créatrice. Artiste prolifique, il produisit plus d'une quarantaine de décors, une soixantaine de vitraux, plus de deux mille tableaux de chevalets, des milliers de dessins...

Marguerite HURE (1895-1967)

Formée par le peintre verrier parisien Emile Ader, elle fonda son atelier en 1920 où elle réalisa des cartons de vitraux conçus aux Ateliers d'Art Sacré. Sa première grande commande fut celle des vitraux de l'église du Raincy, où elle traduisit les maquettes de Maurice Denis. Par la suite, Auguste Perret la sollicita en 1929 pour les décors vitrés de la chapelle de la Colombière à Châlon-sur-Saône (Saône-et- Loire), puis, entre 1952 et 1957, pour celui de l'église Saint-Joseph du Havre (Seine-Maritime). Elle collabora également avec de grands architectes parmi lesquels Paul Tournon ou Maurice Novarina et traduisit les cartons d'artistes de renom, tels George Desvallières, le Père Couturier, Valentine Reyre ou Jean Bazaine. A l'origine d'innovations formelles et techniques, elle est l'auteur, dès 1931, du premier ensemble de verrières relevant d'une esthétique abstraite à la chapelle du séminaire de Voreppe (Isère).
Rédaction : Fabienne Stahl, avec la collaboration de Claire Denis et de Véronique David
Document édité par la Mairie de Fère-en-Tardenois, 2013

lire sur le blog vuduchateau.com             merci Laurence 

Région Château-Thierryhttp://www.vuduchateau.com/actu-5758-les-amis-de-maurice-denis-de-saint-germain-en-laye.html
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