Faut-il brader l’orgue de l’église de Coucy ?

Un vent de réactions s’est levé mardi soir au conseil municipal lorsque Jean-Claude Dumont, le maire, a présenté le point à l’ordre du jour, intitulé «   orgues de la commune ».

«  On a un facteur d’orgue qui nous a écrit. Il a eu connaissance de la présence de notre orgue dans l’église et sait qu’il est très abîmé, et qu’il ne fonctionne plus    », a expliqué le premier magistrat. Et de poursuivre : «  Il a demandé la possibilité de faire l’acquisition de cet orgue pour en faire une sauvegarde culturelle et musicale.  »

Dans sa lettre, l’artisan David Bradesi, de Touraine, explique qu’il 

a créé «  un centre musical dédié à l’orgue  » et que l’exemplaire coucyssien restauré pourrait venir à côté d’autres, anglais, italien et allemand. «  Je me permets de retenir toute votre attention quant au péril existant et réel qui pèse sur cet instrument  », indique également le spécialiste.

De gros problèmes d’humidité

De visu effectivement, l’instrument, arrivé selon l’expert dans l’église Saint-Sauveur en 1983 en provenance d’une chapelle d’un établissement privé de Soissons, apparaît en mauvais état. Des moisissures se sont installées sur la partie arrière et devant, autour du clavier. L’intérieur est probablement plus dégradé encore. Malgré les efforts pour essayer de rendre l’atmosphère moins humide, ce n’est pas suffisa

nt pour arrêter sa détérioration. Il avait été réclamé «  un chauffage dans le buffet, mais la paroisse n’a pas les moyens d’en mettre un 24 h/24, 7 jours/7 et 365 jours/an. Il y a un petit chauffage qui ne fonctionne que de manière intermittente ; ça n’a pas permis de résoudre les problèmes d’hygrométrie et du soufflet  », a précisé Patrick Caux, adjoint aux Finances. Cette dernière pièce «  est complètement morte. Je m’en suis occupé il y a cinq ans. J’avais fait venir deux facteurs d’orgue. L’un comme l’autre avait chiffré la restauration éventuelle à l’époque entre 40 000 et 50 000 euros  », a continué l’élu.

« Je pense qu’il faut qu’il reste ici »

«  Lui [David Bradesi] estime que p

our le remettre en l’état, il faut 200 000 à 250 000 euros  », a rétorqué le premier magistrat. Une somme beaucoup trop importante pour la commune. D’autant qu’il y a d’autres priorités. «  Les vitraux sont plus urgents que l’orgue. On a encore 50 000 à 60 000 euros à mettre  », a rappelé le grand argentier de la commune.

Avant toute décision, Luminita Lecaux, conseillère municipale et vice-présidente en charge du Tourisme et du Patrimoine à la communauté de communes, a demandé une expertise pour connaître la valeur de l’instrument, son état et prendre une décision sur son devenir. «  C’est un élément de patrim

ine appréciable. Je pense qu’il faut qu’il reste ici  » et «  il faut se renseigner sur ce qu’on peut faire  ».

Dans tous les cas, il faudra le faire vite à plaider Patrick Caux.

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