lundi 17 juillet 2017

Un havre de paix pour les primates

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Trois ans déjà que ce refuge de Folembray est sorti de terre. Sans la passion, cette initiative n’existerait pas. Zoom sur la journée d’une soigneuse.
Les jardins exotiques n’ont pas leur pareil pour dépayser le visiteur. On ne parle pas de feuillages luxuriants, de floraisons extravagantes, encore moins d’un zoo, mais simplement d’un refuge, niché au pied d’une petite falaise au centre du bourg. Une arche de Noé comme on en voit rarement, que des passionnés entretiennent maintenant depuis trois ans.
Une quarantaine de petits singes (lemur noir, macaque de Tonkean, capucin, tamarin à mains rousses, ouistiti) mais aussi lapins, cochons d’Inde, tortues… sont choyés. Certains pensionnaires reviennent de loin. De laboratoires, des douanes qui les interceptent aux aéroports ou lors de contrôles routiers.
Il est 17 h 30, ce vendredi. L’une des soigneuses, Laura Lemort, une Nordiste de 25 ans en stage civique jusqu’en janvier 2018, installe le micro sur sa tête et allume le haut-parleur accroché à sa taille.

Un dernier singe venu de... Lille

C’est l’heure du goûter dans l’enclos où se trouvent deux ravissants capucins. «  Il y a le couple mais la reproduction n’est pas possible en raison de la stérilisation, avoue-t-elle. L’un des deux a été capturé dans les rues à Lille où il y a un zoo, mais il devait être détenu probablement chez un particulier d’où il s’était échappé.  »
Une bouteille plastique renferme la nourriture provenant de la fin de chaîne d’une grande surface et deux yaourts leur sont également donnés sans même que les couvercles soient enlevés. «  Ces singes sont certainement l’un des primates les plus intelligents  », précise-t-elle. Tout en répondant aux questions de la trentaine de personnes autour de l’enclos.

« Il y a la préparation des repas, sortir les fruits des frigos, peser les aliments car on ne donne pas la même chose à un ouistiti qu’à un macaque. »

Avec une licence de biologie en poche, Laura Lemort admet volontiers que ces stages lui permettent de valider ses acquis. Quant à son travail, il démarre tôt en matinée par une vérification des enclos dès son arrivée. Il y a ensuite la préparation des repas, sortir les fruits et autres aliments des frigos, peser tous les aliments car on ne donne pas la même chose à un ouistiti qu’à un macaque. Ce sont entre quinze et vingt kilos de fruits, légumes en deux repas qu’il faut passer à l’eau, puis les découper avant d’entamer la distribution et le nettoyage des enclos. Parfois, il y a des compléments de nourriture avec des croquettes qui viennent d’Angleterre. Il y a également un cahier de vie pour y consigner les pépins de santé mais également tous les gestes quotidiens et autres interventions.  »
Aucun doute, la journée des soigneurs est bien chargée. Ce parc, qui a exigé un travail titanesque de la part de Laury Venant, le président, et de quelques-uns de ses amis comme Emmeric Tourigny et Annie Maître pour ne citer qu’eux, n’est donc pas de tout repos mais la passion fait avancer.
Entre l’aménagement du terrain prêté par la mairie, la construction des nombreux abris et cages, des plantations adaptées aux espèces, presque tout a été réalisé sans aucune aide extérieure.

2 500 € de frais de vétérinaire

«  La municipalité nous a amené l’électricité, l’eau a été installée cette année. À eux seuls, les frais courants (nourriture, chauffage des abris l’hiver) commencent à peser sur le budget. Lorsque la saison redémarre, les services vétérinaires passent vérifier tous les animaux. Tant mieux, mais cela a également un coût qui avoisine les 2 500 €, sans compter le vétérinaire de Chauny qui nous suit pour les petits bobos à l’année  », termine le président.
À l’avenir, l’équipe aimerait encore se développer et surtout axer les prochaines réalisations avec des aménagements pédagogiques. Nul doute que ce refuge n’a pas l’intention de se transformer en un zoo, lequel entraînerait un changement radical de législation avec des règles beaucoup plus strictes.

PRATIQUE

Horaires, tarifs et ouvertures : Les 23, 30 juillet ainsi que les 6, 13, 14, 15, 20, 27 août, le jardin exotique est ouvert de 14 à 18 heures. Le goûter des singes est programmé à 15, 16 et 17 heures. Ce parc est situé derrière l’ancienne caserne militaire (CM 287), rue du Cimetière. Infos au 06 66 85 77 39.
Le jardin exotique est une association à but non lucratif qui a pour but de sauver, d’accueillir et protéger les petits primates. La majorité de ceux que vous verrez sont issus de saisies ou de laboratoires.

Un havre de paix pour les primateshttp://www.aisnenouvelle.fr/31740/article/2017-07-16/un-havre-de-paix-pour-les-primates


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