jeudi 3 mai 2018

Mai 68, ils l’ont vécu, ils l’ont fait

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Le 3 mai, le mouvement étudiant parti de Nanterre gagne le quartier Latin, à Paris.

Le 13 mai, la grève générale démarre. Le mouvement s’étend avec 8 à 10 millions de grévistes.


Du 25 au 27 mai, des négociations s’ouvrent à Grenelle. Dans l’Aisne, selon l’Institut d’histoire sociale CGT, un nouvel accord est obtenu dans la métallurgie, avec une augmentation des minima de 22 %. Les travailleurs du textile obtiennent 0,40 franc de l’heure en plus et une augmentation de 200 francs par mois pour de nombreux jeunes. Dans le bâtiment, le taux horaire croît de 30 %.
En mai 1968, Serge Monfourny, ancien maire de Gauchy, avait 30 ans. Il était enseignant au collège Marthe-Lefèvre à Saint-Quentin. Les événements qui allaient marquer le pays, il les a sentis venir. «  On sortait d’une chape de plomb avec De Gaulle, la jeunesse voulait autre chose, se souvient-il. On avait senti un mouvement, mais de cette importance, c’était difficile à prévoir.  »





« Il fallait un bureau pour organiser les manifestations, on a pris celui de l’inspecteur de l’Education nationale »



Dans le Saint-Quentinois, les enseignants, puis les ouvriers ont suivi le mouvement lancé à Paris. «  On était enthousiastes, s’exclame l’ancien maire. Il fallait un siège pour organiser les différentes manifestations, l’école Lyon-Jumentier à Saint-Quentin a été choisie. On a gentiment demandé à l’inspecteur départemental de l’Éducation nationale de nous donner son bureau.  »
À Saint-Quentin, Serge Monfourny est de toutes les manifestations, «  vécues sans incidents ni bagarres, ce n’était pas le quartier Latin à Paris, il n’y a pas eu de barricades. » Pour lui, Mai 68 «  a été un grand bouleversement pour les libertés, dans la façon de s’habiller, la sexualité, la liberté d’expression. Il faut se rappeler que le titre de Pierre Perret «Les colonies de vacances» était censuré à la radio !  »





« On réclamait des meilleurs salaires car à l’époque on gagnait le SMIC mais on avait eu un petit coup de pouce »



À Guise aussi le mouvement de grève a été suivi avec une vraie solidarité. Parmi les grévistes de l’époque, Daniel Cuvelier qui deviendra maire quelques années plus tard se souvient. «  J’avais 26 ans à l’époque et je travaillais chez Felpra, une usine qui fabriquait des tapis de bain et des tapis d’ameublement, située à la Bussière sur la commune de Flavigny-le-Grand. On était environ une quarantaine de salariés et j’ai le souvenir que tout le personnel s’est arrêté en même temps, il y avait une vraie solidarité à l’époque. On se soutenait les uns les autres. On réclamait des meilleurs salaires car on gagnait le SMIC mais on avait eu un petit coup de pouce.  » Les ouvriers et les cadres des usines du secteur comme celle de Flavigny convergeaient sur Guise pour les gros rassemblements. «  On défilait sur notre ville et il n’y avait aucun incident. Toutes les entreprises du secteur étaient en grève. Ça a duré au moins plusieurs jours  », se souvient Daniel Cuvelier qui a l’époque n’appartenait à aucun syndicat ni parti politique.
Pour le Ternois Michel Briset, adhérent à la section CGT des retraités cheminots de Tergnier, ce printemps de 1968 aura été à l’origine de «  [s]on parcours, de [s]a vie  ». Même s’il n’avait que 13 ans au moment des grèves, de nombreux souvenirs reviennent chez le natif de Saint-Michel en Thiérache. Il y a ces paroles de son père, contrôleur en fabrication dans la métallurgie : «  Demain, tu ne vas pas l’école, c’est la révolution pendant trois semaines !  ». Il y a aussi ces impressions de masse, avec une manifestation monstre à Hirson avec 2 000 personnes. «  La grève a été très suivie. Les gens occupaient les usines et moi j’étais chargé d’amener les gamelles dans les boîtes  », se souvient-il. Face aux difficultés rencontrées par son père, évincé de son entreprise, de là naîtra le militantisme du fils...................... LIRE SUR LE JOURNAL L'AISNE NOUVELLE .................  Mai 68, ils l’ont vécu, ils l’ont faithttp://www.aisnenouvelle.fr/73056/article/2018-05-02/mai-68-ils-lont-vecu-ils-lont-fait

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