Des pistes se font jour pour expliquer la mort de cinq membres d’une famille
e ruban jaune de la gendarmerie nationale qui interdisait, mardi, l’accès au 12 de la rue de l’Étang, à Nouvion-et-Catillon est désormais retiré. Des scellés rouges garantissent l’intégrité de la maison dans laquelle, dorénavant, plus une âme ne vit. Aux premières heures de l’enquête, le procureur de la République de Laon a retenu la thèse du drame familial. Pierre De Bisschop, 47 ans, « le père de famille aurait abattu son épouse (Céline, 47 ans) et ses enfants (âgés de 20, 18 et 12 ans) avec un fusil de chasse avant de retourner l’arme contre lui ». Comme « aucun écrit n’a été retrouvé sur place. Le mobile reste en l’état inconnu », précisait le parquet mardi en début d’après-midi. Depuis, les gendarmes de la section de recherches d’Amiens et de la brigade de recherches de Laon, saisies de l’enquête pour homicides volontaires aggravés, ont réalisé des auditions.
Des problèmes financiers ?
« Il entreprenait beaucoup, de manière parfois un peu surprenante. Je ne sais pas comment il faisait », s’interrogeait hier un maire du secteur. Visiblement, il connaissait mal Pierre De Bisschop. « Déjà, c’est une famille de bosseurs », expliquait un de leurs salariés, hier. Surtout, Pierre De Bisschop, même issu du milieu, n’était pas un agriculteur ordinaire de par ses diplômes et le début de son parcours professionnel. Ainsi, lorsque des militants écologistes d’Aisne environnement avaient manifesté leur désapprobation au sujet de ses projets, Pierre De Bisschop s’était souvenu de ses cours de communication, organisant une journée portes ouvertes avec barbecue géant et distribution de tee-shirts pour calmer les reproches. On ne peut dire que la crise traversée par nombre d’éleveurs porcins ne les touchait pas, mais moins que d’autres, assurément. Enfin, la famille du couple, plutôt riche, laisse imaginer que des problèmes financiers ne pouvaient pas les tracasser.Un règlement de comptes ?
Et si le drame était un règlement de compte ? « On entend dire qu’il aurait congédié un de ses employés roumain et qu’il aurait reçu des menaces de mort », confessait hier une source proche. « Quand on dirige du personnel, ce sont des choses qui peuvent arriver. C’est sans rapport avec le drame qui est survenu », rectifiait cet interlocuteur. Un des salariés qui a découvert les corps balayait lui aussi cette hypothèse. « Il fallait que cela tourne, c’est normal d’être exigeant avec le personnel dans ce métier, mais c’est n’importe quoi de penser à cela ! » Quant à un vol qui aurait mal tourné, là encore, un salarié qui a pénétré dans la maison avant l’arrivée des gendarmes n’a pas relevé d’indices évoquant un désordre, signe d’un cambriolage.
Un drame familial ?
La piste avancée par le procureur de la République laisse perplexe. « C’était un couple uni », jurait encore hier Delphine Duchâteau, adjointe au maire de la commune. « Quand on a des problèmes conjugaux, on ne dit pas du bien de son conjoint », Céline, qui devait fêter ses 47 ans, mardi. « Et Pierre est quelqu’un qui adorait ses enfants », selon l’épouse de Thierry Lecomte, le maire. « Je doute de la version du procureur », expliquait un salarié qui travaille pour le couple depuis une dizaine d’années. « Il n’était pas comme cela… Il lui était impossible de faire cela, à sa femme, à ses enfants… »Pourtant, selon nos informations, les éléments recueillis par les enquêteurs (l’exploitation des ordinateurs et des téléphones portables des défunts, par exemple) devraient permettre au parquet de Laon de fermer définitivement certaines portes. Selon toute vraisemblance, c’est la piste du drame familial qui sera retenue et donnera alors lieu à l’extinction de l’action publique.
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