C’est une fable « au titre improbable et dément, mais d’une logique implacable traitée de manière classique ». Ainsi s’exprime Jean-Pierre Croset sur sa fable, magnifique et énigmatique de prime abord, intitulée La tuile et l’estragon. L’écrivain touche-à-tout, né à Saint-Quentin, et auteur du roman historique « 1557 » (aux éditions Zinedi) vient d’être récompensé du prix 2017 de la fable Jean de La Fontaine de la ville de Château-Thierry (Aisne) associée à l’académie Charles-Cros. Il a décroché le premier prix parmi 220 participants. L’histoire de ce texte magnifique, que nous publions avec l’accord de l’auteur, n’est pas qu’une fable.
« Dans les années 1970 avec un ami comédien du Cours Simon, nous avions décidé d’écrire ensemble un recueil de fables. Le principe était le suivant : nous nous envoyions des titres mutuellement, et à charge pour l’autre d’écrire la fable sur le titre de l’autre. Mais mon ami Jacques, qui avait un grand talent littéraire, est décédé dans un accident de voiture », raconte Jean-Pierre Croset.
L’idée des fables reste inachevée et les titres des deux compères dorment pendant des décennies.
« Quand j’ai eu connaissance de l’existence de ce concours de fables début 2017, j’ai décidé de participer. Et je me suis dit tout de suite je vais écrire sur le titre de mon vieil ami, La tuile et l’estragon », explique Jean-Pierre Croset. Le résultat est brillant. Et l’auteur a obtenu le premier prix à l’unanimité du jury.
« Notre professeur d’art dramatique, René Simon, nous apprenait à jouer les fables de La Fontaine qui sont des petites scènes de comédie. J’en ai gardé le goût et la connaissance », confie Jean-Pierre Croset. Qui pense écrire prochainement un recueil de fables aussi en mémoire de son vieil ami Jacques.
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