dimanche 12 août 2018

L’Armistice version 3D à Rethondes

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Solidement enserré entre ses quatre murs, le wagon n’a pas bougé d’un millimètre. Mais il est bien le seul. Le mémorial de la clairière de l’Armistice de Rethondes étrenne depuis le 22 juillet, une toute nouvelle scénographie. Plus moderne, plus « in », plus claire et particulièrement réussie sur le plan esthétique. Bruno Badiche le scénographe qui a réalisé aussi le musée de l’internement et de la déportation à Compiègne, a opté pour un déroulé chronologique, chacune des cinq salles évoquant un des temps forts du conflit mais aussi, et c’est tout l’intérêt historique de ce projet, ses conséquences. L’Armistice évidemment, dans le hall dédié au wagon baigné d’un nouveau jeu de lumières, la guerre et ses grandes batailles (Verdun, la Somme), la fin du conflit et le traité de Versailles, ses conséquences (l’hyperinflation et le chômage en Allemagne, la montée de l’extrême droite), l’entre-deux-guerres et le combat désespéré pour la paix, et enfin, le second conflit mondial aboutissement logique d’une paix inachevée… De quoi rappeler au visiteur que si la voiture 2419 de la Compagnie des Wagons-lits est bien entrée dans l’histoire avec un grand « H » le 11 novembre 1918, elle y a marqué plusieurs étapes. La sinistre visite d’Adolf Hitler en juin 40, la démolition du premier mémorial par les troupes nazies, l’expédition de la voiture à Berlin et sa fin peu glorieuse, brûlée entre deux baraquements de bois à Crawinckel dans le centre de l’Allemagne, victime d’un barrage d’artillerie US.
Les panneaux joliment sérigraphiés reprennent une à une les grandes étapes de cette vie hors normes jusqu’à l’arrivée à Rethondes de la voiture CIWL 2439 renumérotée 2419, dans laquelle on retrouve aujourd’hui, dans l’ex-compartiment restauration de 1ere classe, la place de chacun des protagonistes de l’Armistice : Hope, Wemyss, Foch, Weygand, Winterfeld, le secrétaire d’État Erzberger. La présentation est didactique, les contenus accessibles y compris aux plus jeunes sans pour autant donner dans la simplification. Profondément remanié, le musée n’en conserve pas moins les pépites qui avaient jusqu’ici assuré son succès. Dont les 8500 plaques de verre qui offrent une vue stéréoscopique – la 3D version Daguerre ! – sur cette innommable boucherie que fut la guerre de 14-18. Il intègre aussi une maquette à l’échelle 1/87e qui permet d’avoir une vision d’ensemble du tableau avec les deux trains stationnés côte à côte au milieu de la clairière. Réalisée par Robert Gesuelli, un passionné du rail, elle a eu depuis les honneurs de la presse ferroviaire.
Bref, de quoi donner à un musée qui avait fini par revêtir un aspect un peu poussiéreux, un coup de jeune particulièrement bienvenu en cette année du centenaire de l’Armistice. Surtout quand la salle de projection 3D censée projeter les 50 vues cédées par France 2, sera opérationnelle. On n’en regrettera que davantage les quelques fautes ou erreurs historiques qui se sont glissées ici et là, mais qui devraient être corrigées à terme.

En attendant, ça n’empêchera pas ce musée de prendre un nouvel envol. Surtout après le 11 novembre quand il aura été sous les feux de la rampe, puisqu’on y attend ce jour-là de 8h45 à 9h45, Emmanuel Macron et Angela Merkel.

Mémorial de l’Armistice de Rethondes. Ouvert tous les jours de 9 heures à 18 heures (dernières entrées à 17h15). Tarifs  Adultes : 5 €, Enfants (jusqu’à 18 ans) et groupes : 3 € …………………  L’Armistice version 3D à Rethondeshttp://www.courrier-picard.fr/129263/article/2018-08-11/larmistice-version-3d-rethondes

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