Un projet de poulailler de 40 000 bêtes, dans le sud de l’Aisne, inquiète riverains et militants
uarante mille animaux. « Bien que soit posé le principe d’un élevage de poules en plein air, préférable à un élevage en batterie, la quantité envisagée est disproportionnée par rapport à cette qualité », critique le collectif 2035 dans sa pétition, qui a déjà recueilli plus de 37 000signatures. Ce collectif a été créé par des défenseurs de l’environnement du Sud de l’Aisne.
Installé sur la ferme du Murger à Cœuvres-et-Valsery, Alexandre Pamart prévoit de créer un élevage avicole avec un nombre maximum de 40 000 poules pondeuses plein air. Cet agriculteur (pommes de terre, blé, betteraves) veut diversifier son activité. Un bâtiment de 25 mètres de largeur par 134m de longueur va être construit pour l’atelier avicole. Une aire de promenade va y être aménagée pour la période hivernale, il y aura aussi un parcours extérieur pour la période estivale.
150 000 à La Bouteille
À Cœuvres, plusieurs habitants sont inquiets et ont exprimé leurs craintes sur le registre de la consultation publique. Le nombre de poules fait peur, l’existence de d’autres « élevages intensifs » aux alentours aussi. Un éleveur du Plessier-Huleu a 62000 poules, un autre à La Bouteille (Thiérache) en a 150 000.« Ce qui me gêne, c’est les conditions d’élevage des animaux et les risques de pollution de l’air et de l’eau », reproche une habitante cœuvréenne qui veut rester anonyme.
Comme d’autres riverains, elle regrette que les élus et l’agriculteur n’aient pas fait de réunion publique. Les échanges se sont faits par boîtes aux lettres, avec un premier tract d’une habitante et un deuxième en réponse signé Alexandre Pamart.
Pour Emmanuelle Wicquart, présidente de l’association Retz nature et forêt, et résidente occasionnelle de Cœuvres, le dossier ne donnait pas suffisamment d’explications. « Le nombre est trop élevé et le bâtiment n’est pas bien grand. Il est mentionné qu’il va y avoir un parcours végétalisé, mais c’est très succinct. On ne sait pas non plus s’il va donner des antibiotiques aux animaux. Et vu le nombre, ça va quand même générer quelques odeurs. Le but n’est pas de l’empêcher de travailler, mais on souhaite une évolution. »
Selon le collectif 2035, le nombre de poules rapporté à la surface ne permettra pas d’être aux normes, ce qu’Alexandre Pamart dément. Par ailleurs, ils craignent le recours à des médicaments, d’antibiotiques : une trop grande concentration d’animaux pourrait provoquer des maladies. Par ailleurs, « l’épandage sur les terres alentour, dans une zone sujette à des coulées de boues, risque d’avoir des conséquences sur la zone du Ru de Retz, écrit le collectif dans une lettre ouverte au préfet de l’Aisne. Il nous semble que la taille de cette exploitation ne correspond plus aux demandes des consommateurs, en qualité des produits et en impact sur l’environnement. »
Ils veulent une enquête publique et une étude environnementale approfondie
Dans les communes concernées, des conseils municipaux ont émis un avis. Celui de Cœuvres est favorable, la maire Monique Bruyant ne veut pas expliquer pourquoi. Les élus de Vivières se sont prononcés contre. Montigny-Lengrain va en débattre le 16 février.Après la consultation publique, il y a trois possibilités : le préfet pourra refuser la demande, l’enregistrer, ou demander le passage au régime d’ICPE soumise à autorisation, avec enquête publique, étude de dangers et étude d’impact. Ce que demandent les opposants.
Un élevage de 40 000 pouleshttp://www.aisnenouvelle.fr/67557/article/2018-02-09/un-elevage-de-40-000-poules
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